lunedì 16 febbraio 2009

Mes recherches sur l'espace


Les villes dans lesquelles j’ai vécu m’ont offert la possibilité de réfléchir sur l’espace urbain, spécialement si elles avaient été narrées par des écrivains que j’aime. Les romans de Daniel Pennac, auxquels j’ai consacré mon mémoire de maîtrise, m’ont donné la première occasion pour visiter des lieux de Paris que je ne connaissais pas. Cette recherche a abouti à un guide littéraire écrit avec la collaboration d’Anusca Ferrari.
La découverte d’une intersection possible entre le monde urbain et le monde littéraire m’a été utile pour lire les romans comme des villes textuelles et les lieux réels comme des points de départ pour une série de variations littéraires. En tout cas, il a été intéressant de parcourir à rebours le chemin du romancier. Anusca et moi, nous avons mû de la narration du lieu pour arriver aux lieux des narrations où s’inscrit la trace de vicissitudes urbaines inimaginables. Celles-ci sont souvent tellement invraisemblables, que quand le romans les révèlent, les lecteurs les considèrent comme un fruit de la fantaisie de l’écrivain.
Mon séjour en Martinique, si important d’un point de vue humain, ma menée à approfondir l’étude du rapport entre urbanisme et littérature. Fort-de-France a été une découverte perpétuelle pour une lectrice compulsive comme moi. Où que j’aille, j’avais l’impression d’entrer dans un roman. Les jardins publics de Fort-de-France, la Savane, étaient pour moi le lieu de la mort de Solibo Magnifique, un des personnages de Chamoiseau. La bibliothèque Schœlcher me rappelait des descriptions austères, et la crainte révérencielle qu’elle suscite chez les personnages de Confiant.
Quant à l’ancienne mairie, j’étais émue de savoir qu’Aimé Césaire y recevait toujours les visites des étudiants et des intellectuels. Pour moi Césaire était un personnage abstrait, le poète par excellence! Alors qu'il était là, en chair et en os, dans l’ancienne mairie. Le banlieues de Fort-de-France qui, comme partout, ont un aspect vaguement inhumain et impersonnel, ont aussi constitué une étape importante de mes pérégrinations.
Le Morne Pichevin, dont l’aspect actuel conserve très peu du quartier sordide et mystérieux qu’évoquent les romans de Confiant, conserve encore quelques vestiges des années (50 et 60) qui l’ont rendu célèbre. Une enseigne comme celle-ci, par exemple, a conservé l’orgueil et la détermination indépendantistes malgré la restructuration.
Puisqu’on me l’avait déconseillé, je suis allée aussi à Texaco, la célèbre bidonville qui a inspiré le roman de Chamoiseau. Je ne me suis jamais sentie en danger: la restructuration est presque en train de le transformer en un quartier résidentiel qui, à l’instar de beaucoup d’autres banlieues, devient dangereux la nuit.
Les rapports entre ces lieux et les narrations qu’ils avaient inspirées, le constat d’une sensibilité urbaine et architectonique tout à fait différente de celle que je connaissais, m’ont décidée à projeter un autre guide littéraire. Mon hypothèse est que certains des caractères propres de Fort-de-France constituent un héritage des logiques de la plantation (de l’habitation, pour être précis). Notamment, le flottement onomastique de la capitale martiniquaise semble correspondre à la pratique du « nom secret ».
En ce moment, je m'occupe de ma propre ville, la ville de Modena, vue par les yeux des immigrés qui y habitent.

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